Son 1er mois et ma dépression post-partum (part 1)
J'aurais voulu faire un article un peu plus joyeux mais cela serait mentir que de dire que mon premier mois avec notre petit ne fut que joie et bonheur.
Malheureusement non, ce n'est pas le cas.
Je suis sortie de la maternité pas très en forme moralement, dixit la sage-femme ce n'est qu'un "petit baby blues" qui va vite partir.
C'est donc le lundi 28 juillet que je suis sortie de la maternité. J'étais aussi très épuisée n'ayant pas vraiment pu fermer l'œil entre le bruit dans les couloirs, les pleurs et les visites.
Les deux premiers jours à la maison fut très durs car le petit n'a pas arrêté de pleurer et on ne savait pas pourquoi. Les pleurs n'ont pas empêchés mon homme de dormir mais moi je n'ai pas fermé l'œil pendant 48h.
Je ne tenais plus debout, j'étais à bout de nerf et je me suis effondrée en larmes, j'hurlais même que je n'en pouvais plus, que je n'allais pas pouvoir tenir comme cela sans pouvoir fermer l'œil (le moindre bruit de bébé m'inquiétant, cela n'aidait pas) mais j'avais l'impression que mon homme n'entendait pas mon appel au secours.
Mon homme a finalement pris peur et a fait venir un médecin en urgences car en plus ma cicatrice saignait, coulait....et j'étais aussi très inquiète.
Le médecin a regardé ma cicatrice et nous a dit comment la soigner. Pour mon sommeil, quand il a su que j'avais 10 ans d'anxiolytique derrière moi il n'a rien voulu me donner pour m'aider à dormir vu que la grossesse m'avait permis d'arrêter. J'ai du insister en pleurs pour qu'il accepte.
La nuit suivante j'ai pu dormir un peu, je laissais mon homme gérer le bib du soir (vers 22h00) et je reprenais le relai dès minuit voir 1h du matin. J'étais épuisée alors pour me soulager un peu, et surtout pris de panique devant mon état, mon homme nous a conduit chez ses parents pour qu'ils nous aident un peu. Cela m'a fait du bien mais j'étais toujours autant épuisée ne dormant que très très peu la nuit.
Le lundi matin, mon homme a du reprendre le travail et là ce fut l'effondrement, j'ai craqué, fondu en larmes et je n'ai pas pu m'arrêter. Ce jour là j'ai eu ma sage-femme au téléphone, je lui ai expliqué mon souci et elle m'a proposé de passer le plus vite possible le lendemain.
Le mardi matin, impossible d'arrêter de pleurer, je m'occupais de mon bébé mais j'étais en larmes et épuisée.
La sage-femme est passée l'après-midi et m'a trouvée en très mauvais état. Pour elle pas de doute c'est une dépression post-partum il ne faut surtout pas me laisser dans cet état.
Elle appelle la gynécologue de garde du CHU qui lui répond qu'elle ne peut rien faire pour moi car il n'y a pas de service adapté dans l'hôpital. Elle lui conseille donc de m'envoyer aux urgences du CHU pour rencontrer un psychiatre.
Pas le choix, elle appelle mon homme et lui demande de rentrer le plus vite possible car le psychiatre quitte l'hôpital à 17h00.
Vers 15h30, elle me laisse sachant que mon homme va arriver. Quelques minutes plus tard, le parrain du petit arrive pour me soulager et pour m'emmener à l'hôpital car mon homme est coincé sur un chantier. Je pleure, je prépare ma valise, celle du petit qui va devoir patienter aux urgences avec son parrain.
Mon homme arrive avant que j'ai eu fini de prendre ma douche et il me dit "le parrain va t'accompagner, je reste ici avec le petit". Et là je me mets à hurler "tu as eu ce que tu voulais, je vais aller en psychiatrie, tu t'en fous de moi, tu ne m'accompagnes même pas". Il finit par céder et m'accompagne. Le petit est resté avec son parrain.
Arrivée aux urgences il a bien sûr fallu attendre et quand enfin ce fut mon tour on nous informe que la psy est partie depuis plus de 2h.
Un interne vient me voir et me dit qu'il ne peut rien faire pour moi, qu'il faut que je rentre chez moi et que je repasse le lendemain matin. Je continue de pleurer mais il s'en fout, il n'écoute pas. Mon homme a du insister pour qu'il accepte de voir s'il pouvait me garder au moins la nuit. Il finit par aller voir dans le services "24h des urgences" puis revient et me dit qu'ils ont une place pour moi. Je suis à ce moment là soulagée, enfin on m'a écouté.
Une heure plus tard, on m'installe dans une chambre solo et on me donne un calmant. Mon homme peut enfin rentrer à la maison et je suis soulagée car je lui en veux, je suis en colère car il n'a pas écouté mes appels aux secours de ces derniers jours. Pour lui ce n'était rien qu'un peu de fatigue passagère.
Quelques minutes plus tard on m'apporte le repas du soir et surprise c'est une copine de ma soeur l'aide-soignante, on discute un peu, je mange et l'infirmière du soir passe m'apporter mon lexomil. Tout le monde est au petit soin pour moi, et on me répète sans arrêt "si vous voulez parler n'hésitez pas et sonner".
A peine le cachet pris, je m'endors jusqu'au lendemain matin.
La suite plus tard !